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NOUVELLE CAMPAGNE DE DISTRIBUTION D’IODE AUTOUR DES CENTRALES NUCLEAIRES EDF

QUI OSE ENCORE NOUS DIRE QU’IL N’Y A PAS DE RISQUE AVEC LES CENTRALES NUCLEAIRES ?

jeudi 10 mars 2005, par Webmestre


L’Autorité de Sûreté nucléaire (ASN)* vient d’indiquer, dans un communiqué, que les habitants résidant dans une zone de 10 Km autour des 19 centrales nucléaires d’EDF vont recevoir un courrier des pouvoirs publics, au cours de l’année 2005, les invitant à se rendre en pharmacie afin d’y retirer gratuitement des comprimés d’iode stable.

S’inscrivant dans une démarche préventive et initiée par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et la Direction de la défense et de la sécurité civiles (DDSC) du Ministère de l’intérieur, cette campagne, fait suite aux distributions de comprimés d’iode effectuées en 2000 et 2002, et vise à protéger les personnes vivant à proximité des centrales.

En effet, en cas d’accident nucléaire, un rejet d’iode radioactif dans l’atmosphère serait en effet susceptible de se produire. L’iode radioactif, inhalé ou ingéré, ferait courir un risque accru de cancer de la thyroïde. En la saturant avant le rejet, l’iode stable évite la fixation de l’iode radioactif sur cet organe et limite ainsi notablement l’impact sanitaire d’un tel rejet, précise l’ASN.

L’iode, indispensable au fonctionnement de la thyroïde, est un oligo-élément naturel que l’on trouve dans l’eau et les aliments (poissons, viandes, fruits, lait...). Les comprimés d’iode stable sont des médicaments fabriqués avec de l’iode tout à fait comparable à celui qui se trouve dans la nature et dans l’alimentation. En revanche, l’iode qui pourrait être rejeté en cas d’accident nucléaire provient d’une réaction physique qui a lieu à l’intérieur du réacteur. Il s’agit d’iode radioactif.

Ce sont les personnes résidant dans la zone des 10 km autour des centrales nucléaires de Nogent-sur-Seine, Belleville-sur-Loire, Golfech et Fessenheim, qui seront concernés par cette campagne, à partir du 4 mars.

Chaque foyer recevra un courrier d’information personnalisé co-signé par le Directeur général de la sûreté nucléaire et de la radioprotection, le Directeur de la défense et de la sécurité civile, et le président du Conseil national de l’ordre des pharmaciens. Ce courrier sera accompagné d’un bon de retrait des comprimés et de dépliants d’information sur les comprimés d’iode stable et sur le contrôle de la sûreté nucléaire de la centrale.

Au préalable, une circulaire précisant les modalités de cette nouvelle campagne de distribution a été adressée aux préfets.

En cas d’accident nucléaire, EDF doit appliquer les dispositions de son Plan d’urgence interne (PUI). Le Préfet décide, dans le cadre du Plan particulier d’intervention (PPI), les mesures à mettre en place pour assurer la protection de la population et des biens menacés par l’accident et peut être amené à demander à la population de se mettre à l’abri, sur son lieu de travail ou sur son lieu de résidence, puis, si nécessaire, d’absorber un comprimé d’iode. Ces mesures permettent de contribuer à la protection de la santé, tout en évitant d’avoir recours à une évacuation.

Pour faciliter la perception du public, les incidents et accidents dans le domaine de la sûreté nucléaire sont classés, depuis 1987, sur une échelle graduée de 1 (anomalie) à 7 (accident majeur). Tous les incidents classés au niveau 1 et au dessus font systématiquement l’objet d’une information publiée sur le site Internet de l’ASN.

En 2004, un incident classé au niveau 1 est survenu à la centrale nucléaire de Belleville sur- Loire, 2 incidents classés au niveau 1 sont survenus à la centrale nucléaire de Nogent sur- Seine. 3 incidents classés au niveau 1 sont survenus à la centrale nucléaire de Golfech et 3 incidents classés au niveau 1 sont survenus à la centrale nucléaire de Fessenheim.

Dernièrement, le Commissariat à l’Energie atomique de Cadarache avait annoncé vendredi avoir reclassé au niveau 1 un incident d’exploitation survenu le 21 janvier au sein du réacteur de recherche Phébus, initialement classé au niveau 0. Selon un communiqué du CEA, l’incident s’est produit lors du retrait d’un dispositif expérimental contenant les produits de fission générés au cours d’un programme international consacré aux études de sûreté. Une procédure de fermeture des vannes n’ayant pas été respectée, un rejet s’est produit, composé de gaz rares (hélium, néon, krypton, xénon) et d’iode radioactif représentant 10 millionièmes de l’autorisation annuelle de rejet gazeux du centre.

Par ailleurs, des exercices de crise sont organisés tous les 3 ans dans chacune des 19 centrales nucléaires françaises par EDF et les pouvoirs publics.

Hier, un exercice grandeur nature autour de la simulation d’un accident nucléaire à la centrale de Golfech impliquant la population locale a mobilisé personnels, équipes de secours extérieures et forces de l’ordre. Le scénario, imaginé et inconnu des participants, a démarré peu avant 07H00 par le déclenchement d’un plan d’urgence interne (PUI) dans la centrale, à la suite d’une fuite de vapeur causant dans un premier temps une quinzaine de blessés dont 3 graves. Il s’agit de s’assurer du bon fonctionnement des mesures mises en place dans le cadre du plan particulier d’intervention (PPI) : mise en place de barrages routiers filtrants, la mise à l’abri ou évacuation des habitants, élèves, salariés des entreprises dans la zone dangereuse déterminée par les vents dominants.

*L’ASN, au nom de l’Etat, réglemente et contrôle la sûreté nucléaire et la radioprotection en France pour protéger les travailleurs, les patients, le public et l’environnement des risques liés à l’utilisation du nucléaire. Elle contribue à l’information des citoyens. Elle contrôle l’ensemble des activités nucléaires civiles en France, notamment les centrales nucléaires d’EDF, les installations du CEA, le transport des matières radioactives et les activités nucléaires du domaine médical ou de recherche. L’ASN s’appuie régulièrement sur les expertises de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Elle publie chaque année son rapport sur : l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France. Dans une démarche de transparence et rend publiques ses décisions et ses actions sur son site Internet.


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