jeudi 24 février 2005, par Webmestre
Lundi, l’AFP avait révélé le gel par Bercy de 20% des crédits d’investissements de l’ADEME. Pour rappel, le budget est alimenté par ses trois ministères de tutelle, Ecologie (70% environ du budget total), Industrie et Recherche.
L’information ayant rapidement circulé, Jean-Pierre Raffarin s’est engagé hier à pour que le budget du ministère de l’Ecologie ne soit pas restreint et ainsi, de ne pas geler les crédit 2005 de l’ADEME.
Lors d’une visite d’un nouveau centre culturel scientifique et technique de Strasbourg, destiné aux 3-15 ans et axé sur le développement durable, le Premier ministre se dit ’’très attentif à ce qu’un certain nombre de priorités puissent être défendues, notamment tout ce qui concerne la maîtrise de l’énergie’’. Il précise encore que ’’Le ministère de l’Ecologie est un ministère qui doit avoir les moyens. C’est pour ça que j’ai demandé à ce qu’il ne soit pas victime de gels et qu’il soit simplement concerné par 1% de mise en réserve, soit six millions sur 600 millions à peu près, de manière à ce que l’ADEME ne puisse pas avoir de crédits gelés’’.
Le même jour, à l’occasion d’un déplacement en Alsace axé sur l’environnement, le climat et la biodiversité, le Premier ministre a affirmé que son combat, c’est ’’Kyoto plus et que le développement durable constitue un cap d’avenir pour la France’’. Il reprend ainsi les propos de Jacques Chirac prononcés à l’occasion de l’entrée en vigueur du protocole de Kyoto. Propos selon lesquels, Kyoto n’est qu’un premier pas et que le véritable objectif consiste à diviser par 4 les émissions de GES d’ici à 2050. Le Président avait à cette même occasion demandé à Serge Lepeltier de ’’réfléchir à de nouvelles incitations afin d’accélérer la réhabilitation énergétique des bâtiments anciens’’, de renforcer les ’’normes existantes’’ dans le secteur automobile et ’’d’engager, au plan européen, une réflexion particulière sur le secteur aérien’’.
Concernant le programme européen Natura 2000 pour la préservation de la biodiversité et pour lequel la France est toujours en irrégularité avec les indications de l’UE, le Premier ministre a promis que la France respecterait ses engagements car ’’elle ne peut pas être crédible en matière de développement durable’’ si elle ne les tient pas.1.400 sites Natura 2000 ont ’’déjà été désignés sur près de 8% de notre territoire. Reste 200 sites manquants’’, a-t-il dit en annonçant un ’’fonds spécial de 100 millions d’euros pour aider les partenaires à boucler leurs dossiers’’.
Dans Le Monde2, daté de samedi, Nicolas Hulot a vivement critiqué la politique gouvernementale : ’’Je sais que le bilan écologique du quinquennat sera insignifiant’’, a-t-il dit en s’en prenant à Bercy ’’pour qui le développement durable est juste un obstacle’’. Répondant ainsi aux critiques des milieux associatifs sur la politique environnementale du gouvernement, le premier Ministre a réaffirmé que la France pouvait être ’’exemplaire’’ dans le développement durable et qu’elle avait ’’une vraie stratégie nationale’’ dans ce domaine... Une stratégie qui ne semble en tout les cas pas faire l’unanimité dans le gouvernement tant les propos des uns et des autres sont contradictoires, mais qui met en avant un nouvel aspect de la politique Environnementale en France : elle ne laisse plus indifférents les français et leur représentants.
Propos des différents intervenants rapportés par l’AFP.